Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie

Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie : Rupteur électro-mécanique (vis platinées) à bobine de Ruhmkorff, 12 Volts, construction monobloc.

Longuement mis au point et industrialisé pour une production en grande série avec la plupart des pièces identiques à celles des autres rupteurs de la CFCE, le Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie en rassemble les remarquables savoirs-faire : Bobinage de haute qualité, imprégné sous vide et tropicalisé par garnissage de cire, circuit magnétique semi-cuirassé avec entrefer, linguet articulé amorti avec 2 butées réglables à ressort, pivot isolant inusable, volant à faible inertie, ressort spiral de forte section.

Une documentation ancienne est téléchargeable sur : Compagnie Française de la Clôture Électrique (CLOTSEUL/CLOSELEC/LA CHATAIGNE/GENERAL CLOTURE).

Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie :

  • Diffusion nationale depuis environ 1960 et pendant une trentaine d’années d’abord dans une boite en tôle galvanisée, rupteur au-dessus de la batterie puis dans un berceau PVC moulé par injection incorporé à-côté de la batterie 12 Volts 40 à 60 Ah dans une nouvelle boite en tôle galvanisée.

Description et particularités du Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie :

  • Le Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie réunit les meilleures idées, connaissances et rigueur de mise au point pour construire avec des moyens industriels un rupteur 12 volts, approchant la puissance maximum autorisée, robuste et pouvant fonctionner un à deux mois avant recharge d’une batterie 12 V de capacité 40 à 60 Ah.

Description de la bobine et du mécanisme :

  • Avec la norme NF C 78-200, 23 Juillet 1959, les concepteurs-constructeurs étaient limités à une intensité maximum de 300 mA avec charge de 500 Ohms, ce qui obligeait à produire des impulsions relativement longues (environ 70 ms) pour transmettre une énergie déjà efficace bien qu’inférieure aux 5 Joules permis.
  • Le bobinage sur carcasse presspahan, isolé entre couches par papier cristal, imprégné de vernis sous vide, protégé par des capots en tôle et garni de cire ozokérite est de haute qualité. Circuit magnétique cuirassé avec entrefer (2 fois 0,8 mm), tôles 80x80 mm, noyau central 24 mm et empilage 60 mm.
  • Le volant (diamètre 120 mm) en tôle de 10/10 e mm, embouti, avec deux rondelles-masselottes (diamètre 20 mm, épaisseur 15/10 e mm) rivées à l’opposé de la vis platinée est bloqué sur son axe, au-dessus de la bague centrale du ressort spiral par un écrou.
  • L’axe du volant en acier rectifié (diamètre 4 mm) avec une pointe conique en bout est une belle mécanique.
  • Le pivot en nylon moulé par injection isole parfaitement de la masse l’axe du volant en lui assurant un guidage précis et pratiquement inusable. Lubrification du bas de l’axe par bain d’huile.
  • Le réglage du serrage initial du ressort spiral du balancier à environ 1/8 e de tour est possible par rotation du volant en dévissant l’écrou qui le bloque sur la douille centrale du spiral.
  • Le linguet, embouti en tôle, articulé libre sur une tige de 4 mm dans le bas est tiré en butée arrière par un petit ressort contre le ressort de réglage de l’entrefer ; un autre ressort, en-dessous, plus rigide, sert de butée-amortisseur et permet le tarage de la rotation du volant à environ 3/4 de tour.
  • Les vis platinées (diamètre 6 mm, contact tungstène) sont rivées.
  • Ressort spiral en chrysocale, section 0,4 x 1,5 mm, résistance 0,2 Ohm, 6 spires.
CLOTSEUL 12 V (1976) - Rupteur 1.
CLOTSEUL 12 V (1976) - Rupteur 2.
CLOTSEUL 12 V (1976) - Rupteur 3.
CLOTSEUL 12 V (1976) - Rupteur 5.
CLOTSEUL Batterie - Volant avec son axe.
CLOTSEUL Batterie - Pivot et axe du volant.
CLOTSEUL Batterie - Pivot nylon.

Expérience et observations de Michel Pyrat avec le Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie, électromécanique (vis platinées) :

Le Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie, électromécanique (vis platinées) utilise le principe d’une bobine de Ruhmkorff à noyau semi-cuirassé dont le primaire est alimenté par une batterie 12 Volts pendant environ 1/15e de seconde chaque seconde ou un peu plus. La réussite d’un rupteur électromécanique demande la maitrise de trois savoirs-faire :

1 - Bobinage d’un transformateur sur carcasse presspahn avec un primaire fil émaillé (habituellement du 80/100 e de mm) et un secondaire (habituellement avec du fil émaillé 12/100 e de mm), spires jointives, avec du papier cristal isolant entre couches. À vide ces bobines produisent des impulsions dépassant 20 000 V ce qui conduit à observer une grande rigueur pour l’isolation entre couches (papier cristal paraffiné ou imprégné à chaud, sous vide, de paraffine ou de vernis). C’est très difficile.

  • Résistance du primaire : 1,9 Ohms.
  • Résistance du bobinage du secondaire : 1260 Ohms.
  • Résistance du secondaire entre masse et sortie clôture : 4560 Ohms.

2 - Réalisation d’un mécanisme à vis platinées permettant l’alimentation franche et non vibrée de la bobine pendant environ 1/20e de seconde chaque seconde ou un peu plus, pendant des années et avec un assez bon rendement. C’est encore plus difficile.

3 - Assembler de façon précise, durable, réglable et réparable les composants indispensables (bobine, pivot, volant, linguet de renvoi et condensateur) formant un ensemble monobloc.

  • Les bobines montées par Clotseul étaient de bonne qualité de bobinage et d’isolation avec une solide carcasse en presspahn. Le bobinage à spires jointives tendues du fil émaillé 12/100 e mm sur carcasse avec noyau carré ou rectangulaire est beaucoup plus difficile qu’avec des caniveaux à noyau rond.
  • Le linguet, un peu compliqué à découper et emboutir demande des outillages spéciaux mais une fabrication en grande série permet d’avoir une stabilité et une robustesse remarquables. Il y a malgré tout un contact intermittent vibré au début des impulsions.
  • Le volant à faible inertie est bien réussi en dimensions et équilibrage. Le pivot est excellent de simplicité et de précision.
  • Sous le volant, les vis platinées sont accessibles pour nettoyage (fourmi écrasée).
  • Le ressort spiral bobiné avec des spires ne se touchant pas est mécaniquement parfait mais sa résistance de 0,2 Ohms entraine une chute de la tension d’alimentation du primaire de la bobine d’environ 1 Volt qui diminue le rendement, mais beaucoup moins qu’avec les rupteurs 6 Volts.
  • Le linguet articulé à la base, avec une première butée à ressort pour le réglage de l’entrefer et une deuxième butée à ressort pour le réglage de l’angle de rotation du volant est le plus réglable et indéréglable que je connaisse.
  • Particularité intéressante des Clotseul avec rupteur à vis platinées, l’interrupteur « Marche-Arrêt » est remplacé par une commande mécanique simple qui recule la vis platinée du volant mobile. C’est une remarquable idée.
  • Invisible avant démontage pour débobinage, une résistance bobinée de 3300 Ohms est insérée entre le début du secondaire et la masse (borne « Terre »).
  • Pas mieux que les autres constructeurs de rupteurs à vis platinées et bobine de Ruhmkorff Clotseul n’a pas trouvé ou commercialisé de solution au cramage du primaire avec coulage de la cire qui endommageait les bobines quand la batterie était déchargée en-dessous de 8 Volts tout en contenant encore de l’énergie. Le linguet n’étant plus assez attiré les vis platinées restaient en contact permanent, la bobine chauffait et la cire coulait. Il fallait souvent remplacer le rupteur complet ou, au mieux, le ressort spiral qui était recuit (voir les coulures de cire sur les photos 2, 3 et 5 du rupteur ci-dessus).
  • Le Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie, revenait peu en atelier pour réparation mais, quand la bobine avait chauffé ou reçu un coup de foudre, c’était pour abandon avec réduction sur le prix d’un Filpic neuf de remplacement.

Impulsion du Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie avec charge normalisée de 500 Ohms :

CLOTSEUL 12 V (1976) - Impulsion avec charge 500 Ohms.

Avec la charge normalisée de 500 Ohms branchée aux bornes « Clôture » et « Terre », le Rupteur Clotseul 12 Volts, grosse batterie produit des impulsions caractéristiques des bobines de Ruhmkorff, espacées d’un peu plus de 1 seconde, durée totale environ 70 ms, tension-crête 116 Volts, intensité-crête 232 mA. Il y a un rebondissement des vis platinées pendant environ 10 ms au début du contact.

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